Non au publi-sac imposé

Publisac

Par Lucie Mayrand

J’ai décidé d’écrire ce petit billet qui se veut informatif. Il est né suite à une conversation étonnante avec une de mes voisines la semaine dernière. Comme moi, elle a été insultée de se voir imposer, cet été, une boîte bleu ciel au gros lettrage blanc plutôt voyant devant la maison : dans la cour ou dans l’emprise, ce n’est pas pareil partout. Nous nous sommes plaintes toutes deux de voir que cet objet s’impose défavorablement dans notre décor campagnard.

Elle était curieuse de savoir ce qui était advenu de la « mienne » après que je l’aie coiffée d’un sac bien fixé avec trois épingles à linge sur lequel j’avais écrit au marqueur noir : NON. Car ma réaction a été immédiate. Je refusais cette intrusion dans ma cour et surtout, ce qu’il était censé contenir, semaine après semaine. J’étais si contente de rencontrer une âme sœur ! Je lui ai donc raconté ce que j’ai fait.

Forcée d’avoir à trouver une solution pour régler ce problème qui me tombait dessus, j’ai bien réfléchi. Voici mes conclusions.

Cette boîte, pour moi, représente davantage que le support pour circulaires apparemment inoffensives maintenant à portée de main. Elle représente quelque chose dont je n’ai pas besoin. Elle représente une atteinte à ma liberté de choisir d’aller chercher moi-même un sac de pubs aux boîtes postales, si j’en ai envie ou pas, comme avant. Elle représente un dédoublement d’un produit qui était contenu dans un seul sac (Distribution JC). Déjà qu’il y a trop de papier et de sacs de plastique à envoyer au recyclage ! Puis, je me suis mise à imaginer cet objet, gueule ouverte vers le nord, se remplissant de neige en hiver m’obligeant à l’entretenir pour éviter l’éparpillement de sacs et de papier imprimé, laissés ou tombés au sol...

En fait, j’ai pris conscience de ma propre surconsommation que je peux bien réduire un peu sans que je m’en porte plus mal. J’ai réalisé que je peux combattre cette attaque publicitaire qui me vise d’un peu trop près à mon goût.

J’ai d’abord vérifié auprès de la Ville. Aucun permis n’a été accordé à Média Transcontinental de Blainville pour procéder à ces centaines d’installations à Évain. On considère cela au même titre qu’une boîte aux lettres ! L’inspecteur municipal m’a toutefois fourni les coordonnées de cette entreprise montréalaise pour que je m’arrange avec elle directement.

J’avoue que la chose n’a pas traîné. Il aurait été plus simple de me demander franchement ma permission. Mais après que j’aie fait comprendre clairement, par téléphone, que j’étais prête à me passer de leurs circulaires pourvu qu’on retire la fameuse boîte bleue, elle est disparue dans les 48 heures emportant, du même coup, le sac marqué d’un NON catégorique et les épingles à linge fixées étonnamment solidement.

Madame Annic Frigon, chargée de projets chez Publisac Rouyn-Noranda (Médias Transcontinental S.E.N.C.), m’a fait parvenir une lettre pour s’assurer de « ma satisfaction » dans cette affaire. Cette entreprise fournit une étiquette autocollante pour apposer sur une vraie boîte aux lettres afin d’indiquer, au distributeur, le refus du Publisac à cette adresse. Mme Frigon a laissé le numéro de téléphone du bureau de Rouyn-Noranda pour la rejoindre : 819-764-5126, au cas où je changerais d’avis.

Je me retrouve avec le sentiment d’avoir fait ce qu’il y avait à faire. De la vitrine de mon salon, mon paysage coutumier est de retour. Par contre, lorsque je fais une promenade...!
 

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, octobre 2009.

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