Grands-ducs et grands pics suivis passionnément par Nicole St-Amant

Nicole St-Amant Photographe Nicole St-Amant, photographe

Par Maryse Lessard

Il y a plusieurs personnes, ici à Évain, qui ont le beau passe-temps de nourrir et d’observer les oiseaux. Comme je suis assez active dans le regroupement de la Société des loisirs ornithologiques de l’Abitibi (SLOA), j’ai la bonne chance d’entendre parler des observations, parfois inusitées, faites par les gens à leurs mangeoires ou simplement tout autour de leur terrain.

Étant donné le grand intérêt des Évainois pour la faune ailée, je voulais vous faire partager ce qu’un nouveau membre de la SLOA, Nicole St-Amant d’Évain, a eu le plaisir d’observer.

Au printemps dernier, elle a passionnément, fait le suivi de la nidification de deux grands oiseaux soit celle du Grand-duc d’Amérique et du Grand pic.

Sa rencontre avec le grand-duc d’Amérique

Informée par Nicole Brûlé de la présence de hiboux sur son terrain dans le rang 7 à Évain, elle s’empare rapidement de ses « armes » : deux appareils photos/vidéos et un trépied, prête à faire « feu ». Arrivée sur les lieux, elle constate que la femelle grand-duc a déjà commencé à nicher dans un ancien nid de corneilles. Le mâle se déplace à proximité dans les trembles. Nous sommes le 17 mars 2011.

Durant les jours qui suivent, elle note ses observations et se fait discrète. Enfin, le 22 avril, « deux petites boules de poils » se pointent sous la femelle. Et là commence l’immense plaisir de Nicole. Sa grande patience, sa passion et sa ténacité seront toutes mises à contribution durant le temps qu’elle passera près d’eux. Les petits grandissent vite et s’éloignent peu du nid. Nicole, installée dans une tente de chasse « style camouflage », a tout le loisir de les prendre en photos et sur vidéo.

Début juin, les jeunes ont presque tout le plumage d’un adulte et ils se déplacent maintenant un peu partout sur le terrain. Le 7 juin au matin, Nicole a pu mettre en vidéo, pour une dernière fois, l’envol de l’un des jeunes à l’intérieur du boisé. Ce fut pour elle « MAGIQUE » et, par la suite, comme les jeunes grands-ducs suivent les parents sur leur territoire de chasse, elle ne les a plus revus.

Grand-duc dans un arbre
Grand-duc d’Amérique mâle non loin du nid

Grand-duc à travers les branches
Grand-duc d'Amérique femelle avec ses deux petits sur le nid

Deux jeunes grands-ducs d'Amérique
Jeunes grands-ducs d'Amérique à trois semaines

Un oisillon grand-duc sur une branche d'arbre
Jeune grand-duc d'Amérique semblant enroulé dans une cape

En prime : le grand pic

Mais ce n’est pas tout. Entretemps, une autre passionnée d’oiseaux, Johanne Bélanger, l’informait de la présence d’un couple de grands pics près de chez elle, au lac Hélène. Johanne a fait des observations bien particulières ce printemps (la chanceuse) : Pic à tête rouge, Moqueur roux, Moqueur chat, Bruant fauve...

Aussi entre le 25 avril et fin juin, Nicole a fait le va-et-vient entre ces deux territoires. Elle espère bien croquer sur le vif les petits du grand pic en train de se faire nourrir. Elle observe le mâle creuser une cavité dans un arbre et suit de près les échanges entre le mâle et la femelle. Le mâle semble couver la nuit et c’est le matin que la femelle prend alors la place dans le nid pour la journée. Nicole prend note de tout.

Un Grand Pic se creuse un nid dans un arbre
Grand pic mâle creusant la cavité et jetant hors du nid les écorces

Couple de Grands Pics
Grand pic femelle changeant de place avec le mâle

Début mai, elle voit la femelle avec un insecte dans le bec et qui semble nourrir à l’intérieur du nid. Cependant, elle n’aperçoit pas les jeunes. Milieu juin, mauvaise surprise pour elle, les propriétaires doivent construire leur maison. Ils débroussaillent et coupent les arbres sur leur terrain, mais on attend pour le grand tremble.

« Ils ont été très aimables de garder cet arbre pour la fin », disait Nicole. Faut dire qu’elle sait se faire convaincante. Pour compenser le fait de ne pas voir les petits, elle demande aux propriétaires de l’informer lors de la coupe du grand tremble, pour qu’elle puisse voir l’intérieur de la cavité creusée par les pics et prendre diverses dimensions et ce, pour sa satisfaction personnelle. Elle fermait ainsi la boucle avec le grand pic.

Nicole St-Amant, photographe
Nicole en plein travail, sur le terrain, après la coupe du grand tremble

Il faut l’entendre vous raconter tous les beaux moments qu’elle a passées en compagnie de la petite famille des grands-ducs et combien elle a apprit en contemplant les ébats du couple de grands pics; maintenant elle peut même « imiter » le cri du grand pic!

Elle sait bien vous transmettre sa passion

Son prochain défi et son rêve serait : le Moqueur roux et ses petits.

Vous pouvez, en tout temps, informer la SLOA de toutes observations que vous faites et en profitez-en pour visiter le site internet www.sloat.org. Toutes les mentions confirmées sont ajoutées à une banque régionale de renseignements et consignées à long terme. Cela alimente le fichier d’étude des populations d’oiseaux du Québec, le fichier EPOQ, consulté par différents organismes et ministères.

  

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, décembre 2011.
Photos des oiseaux : Nicole St-Amand.
Autres photos : Maryse Lessard.

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