Épervière boréale: une chouette rencontre!

Épervière boréale Nicole St Amant Épervière boréale. Photo par Nicle St-Amant.

Par Maryse Lessard

Après avoir entendu parler par quelques personnes de l’observation d’un oiseau apparenté à une chouette se tenant haut perchée depuis quelques jours dans un rang d’Évain, Nicole St-Amant et moi sommes parties en exploration.

Après quelque temps de recherche aux jumelles en scrutant la cime des arbres, ce fut la chouette rencontre!

Cet oiseau s'est avéré être une Épervière boréale (Surnia ulula), anciennement connu sous le nom de Chouette épervière. Elle est ainsi nommée en raison de sa longue queue qui rappelle celle des éperviers. Cette chouette prend une position très caractéristique qui nous permet de la reconnaitre facilement. Elle ne se tient pas autant à la verticale que le font les autres membres de la famille des chouettes et hiboux, les strigidés.

Épervière boréale sur une branche

On observe un oiseau de couleur brunâtre avec le dos tacheté de points blancs, avec une poitrine blanche finement rayée de brun et justement avec une queue plus longue que les autres strigidés.

C’est du moins ce que l’on arrive à voir lors d’un premier coup d’œil. Cependant, en la regardant de plus près, on peut distinguer sa tête grisâtre ornée d’un V et des yeux jaunes perçants lui donnant un air grincheux ou fâché. Ses disques faciaux blancs sont encadrés par une fine bande blanche passant au-dessus des yeux et d’une double bande noire sur les côtés.

Épervière boréale sur une tête d'épinette pour observer les alentours

De nature solitaire et plutôt diurne, l’Épervière boréale aime se percher en sentinelle au sommet d’un conifère ou d’un poteau à la recherche de petits rongeurs que son acuité visuelle lui permet de percevoir de très loin. Son ouïe fine lui est aussi d’une aide précieuse.

Sa petite taille lui permet une bonne adaptation aux différents milieux où s'exerce son activité de prédation : milieux ouverts, clairières, forêts épaisses.

Bien qu'elle soit peu farouche, elle demeure difficilement observable, car elle se cache tant qu'elle n'a pas faim.

Pourquoi voit-on cette chouette surtout l’hiver ?

Cette petite chouette habite surtout la région nordique de la forêt boréale du Québec. Comme les petits rongeurs dont elle se nourrit y fluctuent en nombre selon les années, l’Épervière boréale, une chouette nomade, se déplacera parfois jusque vers le sud pour survivre, ce qui nous permet de les admirer l’hiver.
(Un deuxième individu a aussi été observé dans un autre rang d’Évain.)

Épervière boréale juchée sur une tête d'épinette

Concernant sa reproduction, elle peut retourner soit plus au nord ou encore trouver l’habitat qui lui convient dans nos régions. Plusieurs mentions ornithologiques en font état. Elle niche vers le milieu de mars et choisit des cavités dans les arbres, des cimes d’arbres étêtés et parfois des nichoirs artificiels; tout ce qui peut être propice à la nidification et à l'élevage de sa couvée.

L’Épervière boréale est considérée comme sensible à la présence humaine et aux changements apportés à son habitat, on se doit d’être très respectueux en sa présence.

Il nous reste encore beaucoup à apprendre de cette espèce assez discrète et je vous souhaite une « chouette » rencontre si jamais vous avez la chance de l’apercevoir!

 

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, mars 2024.
Crédit photos : Nicole St-Amant.

Articles dans la catégorie

Ornithologie

Une trentaine de Jaseurs boréals, nichés dans un arbre...

À Évain, nous pouvons observer ce grand oiseau de proie ou, du moins, avoir l’occasion d’écouter son hululement plaintif…