Bien écrire le français et se mêler de ses ognons

Premiers Elemens

Par Hélène Bilodeau

Un tel titre vous a fait tiquer? Mes « ognons » ont eu du mal à résister à la vigilance des personnes qui veillent à la qualité du français du journal Ensemble.

Le mot ognon fait pourtant partie des recommandations de rectifications orthographiques proposées par l’Académie française dès 1990. Ces recommandations avaient pour but de corriger des anomalies de la langue.

Une anomalie? En effet, si « nous soignons madame Loignon », personne ne penserait à prononcer que nous la « sognons ». Pourquoi en serait-il autrement avec les oignons?

Une tradition, direz-vous, et vous avez raison. Peut-être même avez-vous eu envie d’ajouter : « Ognon, ça choque l’œil, je ne m’y habituerai jamais… »

Et pourtant, ce n’est pas d’aujourd’hui que les langues évoluent. L’illustration qui accompagne ce texte est celle de la page couverture du premier manuel destiné spécifiquement aux « Enfans » imprimé à Québec en 1830. Vous y avez sans doute repéré de grosses fautes? L’ouvrage a pourtant été réalisé par un éminent pédagogue!

Et si vous ne voulez pas de mes ognons, rassurez-vous, l’Office québécois de la langue française « estime que ni les graphies traditionnelles, ni les nouvelles graphies proposées ne doivent être considérées comme fautives », du moins pour le moment.

Pour en savoir plus : www.orthographe-recommandee.info

 

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, avril 2023.

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