Un homme de nature et de conviction, Fernand Bellehumeur

Fernand Bellehumeur Photo: gracieuseté de Fernand Bellehumeur.

Par Julianne Pilon

« Je suis citoyen d’Évain depuis 1973, l’année où j’ai acheté un terrain boisé sur la rue Lefebvre. J’y ai organisé ma résidence à mon goût tout en bois avec un grand foyer. J’ai aménagé mon terrain tout plein d’arbres variés qui forment un boisé. La pente qui donne une perspective de montagne est du bel effet quel que soit la saison. J’ai fait des sentiers. J’aime la forêt. Je me suis aussi construit un chalet », nous confie Fernand Bellehumeur. 

« L’amour de la forêt vient de mon enfance. » Fernand est né au Témiscamingue où il a vécu jusqu’à 12 ans. Il est parti faire ses études dans un pensionnat des Clercs St-Viateur. Progressivement, ses études vont le conduire à la prêtrise. Il devient enseignant en philo au Collège de Rigaud. Mais il veut revenir en Abitibi-Témiscamingue. Sa région lui manque. Toutefois un règlement de sa communauté l’en empêche. Après de longs pourparlers, il aboutit comme enseignant à l’École normale d’Amos. 

Sa vie est pleine de toutes sortes d’activités. Il fonde un ciné-club. Pour lui le cinéma n’est pas simplement du divertissement ou un instrument de culture, c’est un outil de formation. Il anime des retraites. Il va étudier pendant deux ans en Europe. « J’ai toujours aimé les études », souligne Fernand. Au sein de sa communauté, il est très actif. À son retour de Rome, il travaille sur une réorientation majeure des Clercs St-Viateur.

Mais pendant ce temps, le jeune prêtre chemine de curieuse façon. Il se questionne sur l’Église, sur sa vocation et même sur sa foi. Il rencontre Suzanne, qui va devenir sa conjointe, et en tombe follement amoureux. Ses doutes s’amplifient et Fernand doit s’avouer, après deux ans de grandes souffrances morales et de réflexion, qu’il ne croit plus en Dieu et qu’il doit quitter la prêtrise. 

Retour à la vie civile
À 39 ans, il se retrouve dans la vraie vie. L’École normale d’Amos ferme ses portes. Il retourne aux études, en administration, pendant 2 ans. Suit un bref passage à l’Université du Québec dans le programme formation des maîtres. Des divergences d’opinion sur l’autonomie des études supérieures en région vont conduire à son renvoi de l’UQAT qui était administrée par l’Université du Québec à Trois-Rivières. D’ailleurs il explique sa version des faits dans un livre La bande des quatre… ils étaient cinq. 

Puis va suivre, une période fort emballante : cinq ans en animation à Multi-Média, programme d’éducation populaire. Avec une équipe, il va parcourir les 5 territoires de la région où il va faire de l’organisation communautaire, aider les gens à se prendre en main, à résoudre des problèmes de développement, à se donner des moyens de communications comme de petits journaux locaux. Un homme d’autonomie et de développement, de maintien des petites localités. Quand le programme est aboli, il travaille sur la consultation pour un livre vert en Éducation. 

Puis commence une autre belle tranche de vie, directeur régional de Communication-Québec où il restera 12 ans. « C’est la plus belle expérience de travail de ma vie » dit-il. Aider les gens à trouver les réponses à leurs questions, à leur donner des outils pour résoudre leurs problèmes, pour faire valoir leurs droits. Sa merveilleuse expérience avec Suzanne se poursuit, toujours amoureux. 

Fernand va aussi œuvrer à l’OPDQ, au ministère de la Culture, au Comité permanent sur l’environnement où il affrontera la Compagnie Noranda. Il prend sa retraite à 58 ans. L’écriture et le conte vont prendre de l’importance. Il avait commencé en 1996, quand il publie Partir : Les lettres de Pit Bellehumeur. « Une aventure fascinante », dit-il. Six autres volumes vont suivre, jusqu’à Chemin faisant au printemps 2018 qui raconte des petits bouts de sa vie. 

Il écrit différents textes et recherches. Si vous mettez la main sur la revue Couvert Boréal, automne 2018, lisez le texte J’aime le bois, les arbres, la forêt. Vous comprendrez que cet homme de région ne peut pas vivre ailleurs que dans la nature et sa mini-forêt aménagée à Évain.

 

Voir aussi : « Chemin faisant » de Fernand Bellehumeur...

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, décembre 2018 - janvier 2019.

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