Grand duc d'Amérique… où… où… où ?

Grand-duc femelle Grand-duc femelle. Crédit photo: Maryse Lessard.

Par Maryse Lessard

Le Grand-duc d’Amérique mesure de 52 à 60 cm de long (20,5 à 23,6 po) et possède des envergures d’ailes de 91 et 153 cm (3 à 5 pi). Il est un des plus grands hiboux le plus connus du public. Le grand-duc se trouve tout près de nous et l’on s’en rend peu compte. Ce n’est tout de même pas un "ti-moineau"! Cependant, la plupart du temps, il sait se montrer discret.

Cependant, à chaque fois, je suis surprise que nous puissions, ici même à Évain, observer cette espèce ou du moins, si nous savons tendre l’oreille, avoir l’occasion d’écouter son hululement plaintif et lugubre : Hou ou ou ! hou, hou !

Le grand-duc possède de belles grosses aigrettes bien évidentes au-dessus des oreilles. Ses grands yeux perçants ronds et jaunes, son ouïe très aiguisée ainsi que son plumage duveteux font de lui un chasseur redoutable et silencieux. Même s’il est un oiseau nocturne, il peut à l’occasion être vu ou être entendu en milieu de soirée.

Certaines personnes ont eu le privilège, cet été, de suivre une famille de grands-ducs, et ce pour la deuxième fois. D’autres années, des observations fortuites d’adultes et de jeunes furent aussi notées.

Ce grand oiseau de proie, beau et fort, met-il beaucoup d’efforts à la construction de son nid ? Eh bien non, il se contente de prendre ce qui existe déjà, soit un vieux nid de corbeaux ou de rapaces ou encore, quand cela s’y prête, l’escarpement d’un rocher. Faute de confort, le doux et chaleureux plumage de la femelle permettra à un ou cinq œufs, le plus souvent deux, d’éclore dans un nid parfois bien fragile, au bout de 30 jours environ.

Nid d'un grand-duc, avec 2 oisillons
Oisillons et femelle au nid. Crédit photo : Nicole St-Amant.

Le grand-duc niche tôt en saison et il arrive que la famille se retrouve recouverte d’une couche de neige lors de la tombée des dernières neiges. Comme les oisillons arrivent avant l’apparition des feuilles aux arbres, cela a donné l'occasion, aux observateurs, de percevoir de petites boules de duvet qui se trémoussaient sous les côtés de la femelle. Plaisir certain. Jumelles ou télescope augmentaient ce plaisir.

La municipalité d’Évain est entourée de boisés et de quelques champs qui sont des habitats intéressants, permettant à ces grands strigidés de se nourrir de lièvres, d’oiseaux ou d'autres petits mammifères qu’ils apportent au nid pour leurs petits. Les oisillons grandissent vite et, même plus âgés, ils ne s’éloignent que très peu de leur lieu de naissance. On peut entendre leurs cris aigus et nasillards quémandant de la nourriture aux parents. Certaines personnes peuvent en témoigner, car ces jeunes grands-ducs ont été assez actifs en juillet passé dans un secteur d’Évain et peut-être un peu tannants certains soirs.

Grand-duc sur une branche
Un jeune grand-duc quémandant de la nourriture. Crédit photo : Maryse Lessard.

Tout de même, il est agréable et réconfortant de savoir que l’on peut encore observer des espèces sauvages autour de nous, car ces oiseaux peuvent être vulnérables à la présence humaine. Ces grands hiboux ne sont pas seulement mystérieux, ils tiennent une place importante dans l’écosystème naturel. Donc respect et discrétion demeurent.

Deux grands-ducs dans un nid
Jeunes prêts à quitter le nid. Crédit photo : Nicole St-Amant.

 

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, septembre 2023.

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