
Fin août, c’était la rentrée des classes.
On a vu les enfants marcher dans les rues ou descendre de l’autobus pour rejoindre la cour d’école de l’Étincelle. Ils étaient beaux avec leurs vêtements neufs et leurs sacs à dos colorés.
Je me rappelle des sacs d’école bruns et les boîtes à lunch de tôle de mon enfance, et je songe que les choses ont bien changé. Et il n’y a pas que les vêtements qui ont changé, le vocabulaire aussi.
Autrefois, un enfant n’avait pas de troubles de comportement. On disait qu’il était dissipé et qu’il allait se faire disputer.
Un enfant agité n’était pas hyperactif, c’était un malcommode ou une « queue de veau » et, dans les cas les plus graves, un « petit démon ».
Les enfants ne souffraient pas d’anxiété ou de stress d’adaptation. Dès le premier jour d’école, un élève de six ans pouvait se faire gifler ou cogner la tête sur le tableau parce qu’il n’avait pas respecté la règle (qu’il ne connaissait pas encore…)
Les enfants n’avaient pas de problème d’estime de soi, une maîtresse pouvait crier à un élève qu’il était qu’un sans-génie ou un imbécile. L’humiliation était un moyen de faire apprendre.
Il n’y avait pas des « conséquences », mais bien des punitions. Un enfant pouvait être puni pour son comportement, mais aussi parce qu’il avait fait une faute dans sa dictée.
D’ailleurs, recevoir une correction, ce n’était pas recevoir la note de son devoir. Corriger un enfant, c’était le frapper. Avec une règle, un martinet ou la « strap ». On appelait ça aussi des châtiments corporels. On pouvait même lui tirer l’oreille ou lui lancer une craie par la tête.
De plus, il ne fallait pas hésiter à frapper un élève sur la tête pour faire y entrer des connaissances : comprendre les fractions, extraire la racine carrée ou se rappeler les 992 réponses du catéchisme.
D’autres méthodes pédagogiques s’inspiraient un peu de la torture : à genoux dans le coin, les bras en croix, jusqu’à ce que ça fasse mal.
Et les devoirs ne servaient pas à perfectionner ses habiletés. Les devoirs pouvaient être des punitions, comme écrire 10, 20 ou 100 fois « je ne parlerai pas en classe ». Et le summum du devoir supplémentaire était de recopier la définition du mot « France » dans le dictionnaire Larousse, une définition de plusieurs pages.
Finalement, on parle souvent des maux de l’école d’aujourd’hui, mais, en pensant aux mots d’autrefois, je suis bien contente de constater que les choses ont changé… pour le mieux !
Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, septembre 2025.
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