Par Muguette Lacerte, en collaboration avec Josée Coderre, nutritionniste

En 2004, au Québec, le surplus de poids (embonpoint et obésité) affecte 22,6 % des jeunes de 2 à 17 ans. Les données démontrent que plus d’un enfant sur quatre de 2 à 5 ans et des adolescents de 12 à 14 ans présentent un surplus de poids.*

Chez les enfants, le surplus de poids présente des risques non seulement au plan physique (ex : diabète, maladies cardiovasculaires), mais aussi au niveau psychologique (ex : image corporelle et estime de soi), social (intimidation, isolement).

De plus, selon différentes études, il semble y avoir un lien entre une insuffisance ou un surplus de poids et des difficultés d’apprentissage. Ces enfants, ayant ces problèmes de poids, sont plus susceptibles de présenter des difficultés en lecture, sciences et mathématiques.

En fait, le poids de l’enfant n’est pas à lui seul responsable de la baisse des résultats scolaires mais davantage la perception qu’il a de son poids (trop mince ou trop gros). Cette perception fait en sorte qu’il a moins de confiance et d’estime de lui-même que ses camarades de classe.

Une mésestime de soi peut conduire à de l’anxiété, des troubles alimentaires (compensation ou privation), des troubles du sommeil entraînant ainsi des difficultés d’apprentissage en milieu scolaire.

Prévention

L’adoption de saines habitudes tôt dans la vie favorise le maintien de ces comportements à long terme et diminue les risques à l’âge adulte de maladies et de problèmes psychosociaux.

Plusieurs études reconnaissent les effets bénéfiques de l’activité physique et d’une saine alimentation sur la santé et le développement global des enfants.

Ce que nous pouvons faire :

• Miser toujours sur le plaisir à s’alimenter sainement et à bouger le plus possible.
• Il est primordial d’axer nos actions sur les saines habitudes de vie et non sur le poids et d’abolir les discours portant sur le contrôle du poids afin de susciter des perceptions négatives du corps chez l’enfant. Il importe de valoriser devant l’enfant l’acceptation des différences corporelles et de l’aider à développer l’appartenance à un groupe de jeunes de son âge.
• Une alimentation saine se résume à donner la priorité aux aliments de valeur nutritive élevée (fruits, légumes, produits laitiers…) et de consommer de façon exceptionnelle les aliments ayant une moins bonne valeur nutritive (pâtisseries, croustilles, liqueurs, aliments frits).
• Faire participer les enfants à la préparation du menu et des repas de la semaine et prendre le repas en famille le plus souvent possible.
• La pratique d’un sport organisé une fois semaine, comme le soccer, ne suffit pas à développer la pratique d’activité physique de vos enfants. Encouragez-les à être actifs chaque jour, par exemple : aller à l’école ou chez les amis à pied ou en vélo, jouer à la « tag » ou au ballon, sauter à la corde… 
• Limiter le temps devant l’écran (TV, Internet).
   

Enfin, les enfants imitent les parents et apprennent par l'exemple. Les parents sont les modèles de comportement les plus importants et ils exercent une énorme influence sur leur enfant. Vous devez être impliqué tôt dans la vie de votre enfant même si vous avez l’impression qu’il ne vous écoute pas. Les parents ont une influence considérable sur les habitudes de vie. Les chercheurs recommandent aux parents de montrer l’exemple de manière active et positive. De là l’importance d’avoir du plaisir à manger sainement et à faire de l’activité physique.

Pour terminer, la responsabilité de l’adoption de saines habitudes de vie chez les jeunes enfants incombe à tous. Les parents et les familles ont un rôle très important à jouer ! Nous devons également insister auprès de tous les partenaires (municipalité, milieu scolaire, organismes communautaires, commerces, associations sportives…) à créer des environnements favorables pour faciliter l’adoption de ces habitudes et ainsi favoriser la réussite scolaires de nos enfants.

*Surveillance de l’état de santé de la population, INSPQ

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, octobre 2013.