Novembre ou le mois des morts

Novembre Cimetière d’Évain. Crédit photo: Raymonde Poitras.

Par Raymonde Poitras

Depuis des siècles, novembre est appelé le mois des morts. L’origine de cette désignation remonte chez les chrétiens en 1888. Le pape Léon XIII a décrété novembre comme mois des âmes du purgatoire. De nos jours, nombre d’enfants ou adolescents ignorent ce qu’est le purgatoire. Pour leur bénéfice, nous précisons que c’est une étape de purification après la mort. Les âmes des défunts doivent passer par le purgatoire pour expier les fautes commises et dont ils n’ont pas fait pénitence (réparation) sur terre. Après cette expiation, les défunts obtiennent leur sainteté et accèdent au paradis. Précisons que cette notion de purgatoire fait loi seulement dans la religion catholique latine.

Donc, depuis 1888, le premier novembre on célèbre la Toussaint dans l’Église catholique latine et l’on met à l'honneur tous les Saints, connus ou non. Le 2 novembre est le jour de tous les morts, en souvenir des défunts qui nous ont quittés dans l’année. Cependant, la décision de consacrer une journée spécifiquement à honorer nos morts le 2 novembre est attribuée à Odilon, cinquième abbé de Cluny (mort en 1049).

Dans notre société québécoise marquée par l’athéisme ou la non-pratique religieuse, comment interpréter cette croyance que novembre demeure le mois des morts ? Probablement parce que ce mois est marqué par un temps d’arrêt, un passage obligé entre l’automne flamboyant et l’hiver. L’automne signale la fin de l’été. En novembre, les journées ont raccourci. Les feuilles des arbres tombent. Le froid s’installe et la luminosité décroît. L’hiver arrivera bientôt avec ses célébrations et la neige immaculée.

Ces signes nous font penser que nous ne sommes pas éternels. C’est un temps de réflexions pour penser à la mort, pour en parler et pour l’apprivoiser. On pense à la mort, parce que l’on vit. Et comme le diraient Michel Berger et Luc Plamondon dans Starmania : « Pourquoi je vis, pourquoi je meurs ? Pourquoi je ris, pourquoi je pleure ? Voici le S.O.S. d’un terrien en détresse ». C’est en novembre qu’il est à propos de se poser ces questions et d’essayer selon sa religion, ses croyances, sa culture et son vécu d’y répondre. Pour être en paix.

Pour se familiariser avec la mort, certaines paroisses et certaines maisons funéraires au Québec offrent des célébrations pour rendre hommage à ceux qui nous ont quittés. Vous êtes invité à y participer.

 

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, novembre 2022.

Articles dans la catégorie

Divers

Merci à nos mamans de guider nos pas et d’être la tendresse qui nous enveloppe de douceur...

Le mot « monsieur » est un drôle de mot qui ne se prononce pas du tout comme il s’écrit...

Le 22 avril, c'est le jour J comme dans Jambes. On se sert de nos jambes pour se déplacer et on laisse faire l'auto...