Que penser du budget 2021-2022 du Québec?

Impots

Par Louiselle Luneau

Le 25 mars 2021, j’ai participé avec une vingtaine de personnes provenant d’organismes communautaires, de syndicats et des personnes de la communauté à l’écoute collective du budget provincial, une activité organisée par le Regroupement d’éducation populaire de l’Abitibi-Témiscamingue.

Pour l’ensemble des gens présents, ce budget est extrêmement décevant et semble être déconnecté de la réalité qui fait suite à la COVID. Des millions de dollars sont investis dans les infrastructures, secteurs à prédominance masculine, pour des emplois « bien payés » qui profiteront aux mieux nantis alors que les personnes les plus vulnérables, une fois de plus, ont été oubliées.

Je dois souligner que les investissements annoncés pour la culture et le tourisme vont aider ces organismes à se relever de la pandémie. Par contre, en ce qui concerne l’éducation, la santé et les services sociaux, les investissements annoncés sont nettement insuffisants pour répondre à tous les besoins actuels. En ce qui concerne l’environnement, il a été complètement oublié dans ce budget.

Pour les organismes communautaires, alors qu’ils ont été au front durant la pandémie et qu’ils ont porté à bout de bras le filet social, il a été annoncé une hausse d’environ 10 millions pour plus de 3 000 organismes communautaires en santé et services sociaux. C’est une véritable claque au visage qui démontre clairement que le gouvernement ne reconnaît pas l’apport des organismes communautaires qui estiment leurs besoins à 370 millions de dollars.

Les femmes ont été oubliées dans ce budget. En aucun moment, le gouvernement ne s’est adressé aux Québécoises. Comme mentionné précédemment, les emplois payants sont à prédominance masculine alors qu’on sait que les femmes sont principalement dans les secteurs des services de la santé et de l’éducation. En lien avec la vague récente de féminicides, c’est désolant de constater le faible montant annoncé pour soutenir les services en violence conjugale. Les sommes annoncées pour les services de garde sont également des miettes dans ce budget. C’est une déception, car c’est un besoin criant et plusieurs femmes ne peuvent retourner sur le marché du travail compte tenu du manque de places en garderie.

Le ministre des finances a annoncé l’ajout de 500 nouveaux logements sociaux sur les cinq prochaines années. Par contre, 5 000 logements sociaux ont déjà été prévus depuis les dernières années, mais ne sont pas encore construits pour venir en aide aux personnes les plus démunies.

Ce qui est un peu paradoxal dans ce budget provincial, c’est que le gouvernement a annoncé plusieurs investissements sur les cinq prochaines années. A-t-il oublié que des élections provinciales auront lieu en 2022 et qu’il peut être défait ?

En conclusion, il est impossible de penser qu’un budget provincial puisse répondre à toutes les attentes de la population. Par contre, il est important que le gouvernement se préoccupe de lutter contre la pauvreté, les services en violence conjugale et de reconnaître davantage l’apport important de toutes les personnes ayant été au front lors de la pandémie et de ne pas leur transmettre seulement une belle claque dans le dos.

 

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, mai 2021.

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