Bonny Rochefort et La rose des Vents

Par Gilles Quintal

Ce mois-ci, votre journal de quartier vous présente le portrait d’une jeune femme entrepreneure hors du commun : Bonny Rochefort, copropriétaire du restaurant « La Rose des Vents ». Native de Granada, elle arrive à Évain en 1994 avec ses parents qui avaient choisi ce village pour élever leurs chevaux.

En 2001, Bonny part faire ses études en technique de gestion hôtelière, au Collège La Salle, à Montréal. À la fin de son cours, en 2004, elle effectue un stage au Château Montebello en Outaouais. Ce stage, qui devait durer six mois, se conclut par un emploi permanent qui durera jusqu’en 2008. C’est là qu’elle rencontre l’homme de sa vie : Jérôme Sauvey.

Jérôme vient de France avec un diplôme en hôtellerie et restauration pour travailler au Château Montebello pour six mois. Grâce à ses compétences, l’entreprise lui propose le poste de sous-chef après seulement un mois et demi de travail.

En 2008, le jeune couple se fait offrir par la chaîne hôtelière Fairmont, propriétaire du Château Montebello, un contrat en Égypte où elle implantait deux nouveaux hôtels au Caire. Le couple accepte alors sans hésiter. Bonny travaille dans la restauration alors que Jérôme occupe le poste de sous-chef exécutif pour 14 restaurants. Malheureusement, le mal du pays les força à un retour prématuré en Abitibi où ils comptent démarrer leur propre entreprise.

Bonny Rochefort et Jérôme Sauvey
Bonny Rochefort et Jérôme Sauvey aiment discuter avec leurs clients. Le service est très personnalisé. À chaque mois, ils proposent un menu thématique.

Pourquoi démarrer un projet en restauration en Abitibi alors que Jérôme se voit offrir des postes prestigieux en Outaouais et à Montréal ? Tout simplement parce que Bonny adore sa région et c’est ici qu’elle veut démarrer son projet. Son grand-père, Paul Naud, était le propriétaire de la Brasserie Vieille Grange, devenu aujourd’hui la boutique d’alimentation La Semence. Il était aussi propriétaire du Marché Mac, une épicerie près de l’aréna Dave Kéon. Bonny se souvient qu’il lui disait : « Finis tes études, ensuite nous partirons en affaires ensemble ». Malheureusement, son aïeul décéda quelques semaines avant la fin de ses études.

Sachant que le restaurant La Rose des Vents était à vendre, Bonny et Jérôme étudièrent la possibilité d’en devenir acquéreurs. Les données financières en mains, ils ont tenté de trouver du financement dans des institutions financières de Rouyn-Noranda. Ce fut une étape très difficile car le domaine de la restauration est considéré comme secteur à risque. Malgré leur bagage de connaissances, leur expérience et leur passion pour la restauration, ils ont essuyé quelques refus de financement. Heureusement, la Caisse Desjardins, dont les décisions sont prises en région, a fait confiance au jeune couple.

Ainsi, en juillet 2009, la Rose des Vents change de mains. L’objectif des nouveaux propriétaires est d’habituer les clients à manger autre chose, et à apprécier la fine cuisine.

En 2011, Bonny réalise son rêve : suivre une formation en sommellerie à l’école Hôtelière de Ste-Adèle. Grâce à cette formation de six mois en présence de grands noms de l’œnologie comme Jean Beaudin, du restaurant l’Eau-à-la-Bouche de Ste-Adèle et de Stéphane Leroux, nommé meilleur sommelier du Québec l’an dernier, Bonny fait passer sa carte des vins de 30 à 80 produits différents. Une première en région.

Le magasine Coup de Pouce y consacre un article l’automne dernier et le Journal Les Affaires présente La Rose des Vents dans son hebdomadaire de la mi-février. Bien entendu, le fait que Jérôme a été intronisé à la Chaîne des Rôtisseurs, organisme gastronomique international y est pour quelque chose.

Bonny Rochefort sommelière
En 2011, Bonny réalise son rêve : suivre une formation en sommellerie à l’école Hôtelière de Ste-Adèle.

Bonny mentionne qu’elle a choisi ce métier parce qu’elle aime avant tout le contact avec les gens. Elle et son conjoint aiment discuter avec leurs clients. Le service est très personnalisé. Ils s’efforcent de changer constamment leur menu afin de faire découvrir de nouvelles saveurs à leur clientèle qui se compose non seulement de gens de la région mais aussi d’une clientèle d’affaires de l’extérieur et de touristes. À chaque mois, ils nous proposent un menu thématique. Ce qui leur fait le plus plaisir c’est de voir l’arrivée d’une clientèle de plus en plus jeune qui vient découvrir la fine cuisine. Ils cherchent désormais à mettre l’accent sur la qualité des mets en fonction des produits disponibles au Québec et ils sont en train de gagner leur pari : celui d’augmenter leur clientèle et de rentabiliser leur entreprise. Ils prévoient d’ailleurs agrandir leur salle à manger sur la terrasse actuelle d’ici quelques années.

Pour compléter ce beau rêve de jeune entrepreneure, la famille de Bonny et de Jérôme s’agrandira au cours de l’été prochain. En effet, un nouvel Évainois ou une nouvelle Évainoise verra le jour.

 

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, mars 2012.
Photos : Mathieu Dupuis

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