L'Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 1er octobre la Journée internationale des personnes âgées. Cette journée a été célébrée à l'échelle mondiale pour la première fois le 1er octobre 1991. C’est l’occasion de porter une réflexion sur un sujet d’actualité qui les concerne : l’intimidation. Les effets de l’intimidation sont ressentis dans l’ensemble de la société.

L’intimidation existe bien envers les personnes âgées ! Elle se manifeste de façon sournoise le plus souvent quand on met de la pression sur la personne aînée. Elle se confond avec la maltraitance d’ordre psychologique et l’âgisme.

La maltraitance des personnes âgées consiste en un acte unique ou répété, ou en l’absence d’intervention appropriée, dans le cadre d’une relation censée être une relation de confiance, qui entraîne des blessures, une diminution de l’estime de soi ou une détresse morale pour la personne âgée qui en est victime. La maltraitance psychologique ou émotionnelle se manifeste par de l'agressivité verbale, des insultes et de l'infantilisation. Ce sont des personnes de l’entourage immédiat qui sont généralement les « abuseurs ». L'isolement, la privation de chaleur humaine, de relations sociales et de spiritualité constituent d’autres formes d’abus psychologiques.

« J’ai 85 ans, mais je me sens bien et je suis en mesure d’accomplir la plupart de mes tâches moi-même. Ma nièce me dit que je suis vieux et paresseux et que je devrais être reconnaissant du fait qu’elle est là pour prendre soin de moi. »

L'âgisme est un processus par lequel des personnes sont stéréotypées et discriminées en raison de leur âge et qui s'apparente à celui du racisme et du sexisme (Dr Robert Butler, 1975). Les jeunes peuvent être la cible d'âgisme, mais la réalité tend à montrer que les personnes aînées le sont davantage. L'âgisme envers celles-ci se manifeste par ces éléments : attitudes ou préjugés envers les personnes âgées ou le processus du vieillissement, pratiques discriminatoires visant l'exclusion des aînés.

«… Une dame réagissait en disant que dès que des vieilles personnes ne nous servaient plus ou étaient en perte d'autonomie, on les « met dans le garde-robe », à l'hôpital ou en résidence, pour que d'autres s'en occupent. Personne ne veut de leurs conseils, ils sont trop vieux... »

L’intimidation se définit comme une activité consciente, volontaire, délibérée et hostile à caractère répétitif. Elle se caractérise par un déséquilibre de pouvoir, par l’intention de faire du mal ou par la menace d’agression.

« Je suis une dame de 64 ans et depuis 4 ans, je demeure dans une habitation à loyer modique (HLM) pour les 55 ans et plus. Je croyais être heureuse dans cet endroit que j’imaginais sociable et harmonieux. Malheureusement, je me suis vite rendue compte que l’intimidation n’est pas seulement réservée aux jeunes, mais qu’elle vise aussi les personnes âgées. C’est malheureux de voir que les membres du comité des loisirs aux HLM intimident des personnes de 88 ans au point de les faire pleurer. »

Que faire pour prévenir ces situations ?

Plusieurs actions simples peuvent être appliquées en tant que citoyen, communauté ou société :

• Adopter une attitude positive envers les personnes vieillissantes (retraités, sénior, 3e âge, âge d’or, etc.)
• Apprivoiser les changements liés au vieillissement et accepter l'inévitable vieillissement : limitation de certaines activités, problèmes de santé physique (exemple : vision, ouïe), maladie chronique.
• Être fier de célébrer notre avance en âge, car les seules personnes qui ne vieillissent pas sont celles qui décèdent plus jeunes !
• Mettre en place des stratégies pour bien vieillir en optimisant tout ce qui nous reste plutôt que de déplorer ce qu'on a perdu.
• Suivre l'exemple des sociétés qui considèrent leurs aînés comme de précieuses sources de sagesse, de savoir et d'expérience.
• Renforcer les liens intergénérationnels.
• Demeurer actif dans la collectivité et maintenir des liens avec des membres de la famille et des amis en qui vous avez confiance.
• Mettre au point un système de surveillance mutuelle, avec une personne qui ne vit pas avec la personne âgée mais qui prendra contact avec elle régulièrement.
   

Enfin, je vous invite à vous exprimer sur le sujet en participant à la consultation publique en ligne. Vous pourrez ainsi enrichir les réflexions du Forum sur la lutte contre l'intimidation qui se tiendra le 2 octobre prochain.
https://www.mfa.gouv.qc.ca/fr/intimidation/...

Pour terminer je vous rappelle que les personnes aînées sont nos parents, nos mentors, nos enseignants, nos grands-parents, des bénévoles et des modèles à suivre. Ces personnes ont marqué nos vies. Ils ont généreusement donné d’eux-mêmes, bâtissant nos familles, nos collectivités, nos lieux de travail et notre pays.

Pour en connaître davantage : Ligne Aide Abus Aînés, si vous vivez une situation de maltraitance ou en êtes témoin, 514 489-2287 ou 1 888 489-2287.

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, octobre 2014.