Nichée d'urubus à tête rouge aux collines Kékéko

Urubu 4 Jeune urubu à tête rouge, dans un abri sous roche

Par Maryse Lessard

Par Maryse Lessard et Jean Lapointe

Lors d’une promenade dans les sentiers des collines Kékéko, un marcheur d’Évain et son petit-fils ont fait la découverte de deux jeunes oisillons presque tout blancs, ébouriffés et de bonne taille dans un abri sous roche.

C’est assez pour piquer la curiosité d’ornithologues amateurs qui ont validé et découvert qu’il s’agissait d’un jeune urubu à tête rouge. Un seul a pu être photographié dans les abris sous roches. C’est la première fois qu’une mention de nidification d’urubus est faite en Abitibi.

Mais qui est donc l’urubu à tête rouge que certains prennent pour un aigle, d’autres pour une grosse buse et même certains pour un dindon sauvage ?

L’urubu est un oiseau de proie appartenant à la famille des vautours du Nouveau Monde. De grande envergure (173 cm environ) vous le voyez planer en vol ses ailes retroussés vers le haut en forme de « V ». Planant en cercles, il profite des courants d’air ascendants pour se hisser en haute altitude. S’il n’est pas trop haut, les rémiges grisâtres (plumes d’ailes) contrastant avec le noir du reste de l’aile sont bien visibles. On voit très peu sa tête rouge et déplumée, que l’on retrouve chez l’adulte. Son bec est crochu et de couleur ivoire. C’est un charognard. Son odorat, bien développé, lui permet de trouver sa nourriture en volant près des arbres et en détectant les gaz produits par la décomposition des animaux morts. Il se nourrit aussi de petits rongeurs, de grenouilles, de lézards et autres petits oiseaux.

Il ne construit pas de nid. La femelle dépose ses œufs (1 à 2) sur le sol, dans le creux d’un arbre, une crevasse ou sous le couvert d’une végétation dense. Ou comme, on l’a vu au Kékéko, dans des abris sous roches. Les jeunes au nid se défendront en sifflant et régurgitant. Quand aux adultes ils sont peu agressifs envers les intrus.

Malgré que cet oiseau n’attire pas la sympathie, c’est un oiseau protégé par la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Il joue un rôle important dans l’écosystème en nous débarrassant des carcasses d’animaux morts, évitant ainsi la contamination et les bactéries qui pourraient se propager à l’occasion.

L’apparition de l’urubu à tête rouge est relativement récente au Québec, où les mentions se sont accumulées depuis les années 70. Dans la région, la première mention officielle de l’espèce remonte à 1974, au lac Joannès. Depuis, l’espèce a colonisé progressivement la région, si bien qu’aujourd’hui, il est fréquent de l’observer un peu partout en Abitibi-Témiscamingue. Il était donc pressenti, par les ornithologues, qu’une preuve de nidification allait être découverte à brève échéance.

 

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, septembre 2009.
Photo prise par le biologiste Jean Lapointe, du Ministère des Ressources naturelles et de la faune.

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